Christian BOBIN
- Les hommes vont en aveugles dans leur vie. Les mots sont leurs cannes blanches.
- Dans la solitude on rejoint quelqu'un d'autre que soi.
- L'amour la solitude sont comme les deux yeux d'un même visage. Ce n'est pas séparé, et ce n'est pas séparable.
- La parole doit venir à certains moments, mais ce qui instruit et ce qui donne, c'est la présence. C'est elle qui est silencieusement agissante.
- Je n'ai jamais cru qu'il était suffisant, pour se tenir debout, de se construire... seul. Seul, ça ne suffit pas.
- Il y a une beauté de l'état d'abandon, de nonchalance, de vide et de vague où se trouve un visage pris dans la solitude, ou pris dans une pensée, dans une attente.
- Le livre est une chose fermée que l'il, le songe et l'esprit vont ouvrir. Comme une fleur.
- Je t'aime, cette parole est la plus mystérieuse qui soit, la seule digne d'être commentée pendant des siècles.
- Un rayon de soleil vaut tous les livres du monde.
- La certitude d'avoir été, un jour, une fois aimé, c'est l'envol définitif du cur dans la lumière.
- Le mal de la télévision, ce n'est pas dans la télévision qu'il est, c'est dans le monde.
- L'enfance est ce que le monde abandonne pour continuer d'être monde.
- Une once de réel pur suffit à qui sait voir.
- Qui sait nous donner une joie aussi pure que celle prodiguée par la vue d'un petit nuage blanc dans le ciel bleu ?
- Faire au moins une fois ce qu'on ne fait jamais. Suivre, ne serait-ce qu'un jour, une heure, un autre chemin que celui où le caractère nous a mis.
- Légèreté de l'oiseau qui n'a pas besoin pour chanter de posséder la forêt, pas même un seul arbre.
- Quand on aime quelqu'un, on a toujours quelque chose à lui dire ou à lui écrire, jusqu'à la fin des temps.
- Ce qui est dit n'est jamais entendu tel que c'est dit. Une fois que l'on est persuadé de cela, on peut aller en paix dans la parole. Sans plus de souci d'être bien ou mal entendu, sans plus d'autre souci que de tenir sa parole au plus près de sa vie.
- Peu de livres changent une vie. Quand ils la changent c'est pour toujours.
- Quand je veux voir le bout du monde, je regarde le bout de mes souliers.
- La vérité tient sa lumière en elle-même, non dans celui qui la dit.
- Il est parfois nécessaire de se taire pour délivrer une parole juste.
- L'enfant qui dessine va droit à l'essentiel. Il suit la perspective du cur qui dessine ce qui n'est pas, pour mieux voir ce qui est.
- La beauté des mères dépasse infiniment la gloire de la nature.
- À quoi reconnaît-on les gens fatigués ? À ce qu'ils font des choses sans arrêt.
- Ce n'est pas pour devenir écrivain qu'on écrit. C'est pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour.
- Aimer, c'est prendre soin de la solitude de l'autre sans jamais prétendre la combler, même la connaître.