Nicolas BOILEAU
- Le pénible fardeau de n'avoir rien à faire.
- Prenez mieux votre ton. Soyez simple avec art, sublime sans
orgueil, agréable sans fard.
- Qui vit content de rien possède toute chose.
- Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, et les mots
pour le dire arrivent aisément.
- Le mal qu'on dit d'autrui ne produit que du mal.
- Chaque âge a ses plaisirs, son esprit et ses murs.
- Faites-vous des amis prompts à vous censurer.
- Avant donc que d'écrire, apprenez à penser.
- L'ignorance est toujours prête à s'admirer.
- Hâtez-vous lentement
- L'ignorance vaut mieux qu'un savoir affecté.
- Aimez qu'on vous conseille, et non pas qu'on vous loue.
- L'or, même en sa laideur, donne un teint de beauté.
- Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage ; polissez-le
sans cesse et le repolissez.
- Un sot trouve toujours un plus sot qui l'admire.
- Le vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable.
- Aimez donc la raison; que toujours vos écrits empruntent
d'elle seule et leur lustre et leur prix.
- Chez elle un beau désordre est un effet de l'art.
- De Paris au Pérou, du Japon jusqu'à Rome, le plus sot animal,
à mon avis, c'est l'homme.
- Il n'est point de serpent ni de monstre odieux qui, par l'art
imité, ne puisse plaire aux yeux.
- La rime est une esclave et ne doit qu'obéir.
- On peut être héros sans ravager la terre.
- Que la nature donc soit votre étude unique.
- Qui ne vole au sommet tombe au plus bas degré.
- Soyez-vous à vous-même un sévère critique.
- Un livre vous déplaît : qui vous force à le lire ?
- Un sonnet sans défaut vaut seul un long poème.
- L'ennui naquit un jour de l'uniformité.
- Le Français est né malin.
- Il est de l'essence d'un bon livre d'avoir des censeurs et la plus grande disgrâce qui puisse arriver à un écrit qu'on met au jour, ce n'est pas que beaucoup de gens en disent du mal, c'est que personne n'en dise rien.