Jérôme CLÉMENT
« Les femmes et l'amour »
- La solitude, la détresse de l'homme ou de la femme affrontant seul son destin et la mort, ne peuvent être vaincues que dans le partage ou dans le rapport à l'autre.
- L'amour reste un idéal absolu. L'idéal, que l'on atteint plus ou moins ; et pas forcément dans la réalité. On peut l'atteindre dans le fantasme ou dans l'idée que l'on s'en fait.
- Je suis frappé, lorsque je regarde autour de moi, de constater que certaines femmes - certains hommes aussi - répètent exactement l'histoire qu'elles ont vécue, y compris quand elle mène à la catastrophe ou à des impasses.
- C'est assez réconfortant de se dire que l'on peut être amoureux à soixante ans comme on l'est à vingt, ce que je crois volontiers, y compris avec la même personne.
- La tendresse, la douceur, la compréhension, l'écoute, la présence sont des valeurs auxquelles on attache plus d'importance à un certain âge qu'au début de sa vie, parce que l'impétuosité, l'appétit de vie, le désir de découverte ne sont pas les mêmes.
- La mort, pour moi, c'est cela : ne plus aimer.
- La passion est quelque chose de violent, de destructeur, qui crée du désordre.
- Le désir est quelque chose qui ne s'explique pas. Il vient et s'en va, naît, meurt, peut exister dans la durée ou, au contraire, dans la fulgurance.
- En exposant trop l'intimité ou la sexualité, on risque de l'affadir ou d'en faire un objet de consommation courante.
- Il y a un côté vertigineux dans l'amour, une espèce de porte qui s'ouvre vers un inconnu terrible. Mais je ne sais pas si on peut vivre le déséquilibre dans la durée. L'amour suppose un certain équilibre.
- Le sentiment peut être violent sans pour autant qu'il s'installe dans la crise, la tragédie ou la dramaturgie permanente. D'abord, se faire plaisir.
- Je ne crois pas que l'amour soit la disparition complète de soi dans l'autre, car la partie narcissique que l'on cultive plus ou moins soi-même continue à exister dans le rapport à l'autre, ne serait-ce que dans la défense ou la protection.
- Je ne crois pas non plus que la passion soit durable, que ces phases de violence puissent exprimer un sentiment qui s'accommode de la durée. Il se transforme et évolue.
- On peut éprouver des sentiments d'amour pour quelqu'un avec qui l'on n'a pas de relation sexuelle.
- L'amour nous permet de vivre, d'aller jusqu'au bout, jusqu'à la mort, de chercher à l'atteindre, d'en garder constamment l'idée en tête, car comme l'idée de Dieu, l'amour est une idée qui fait vivre. Idée immanente à la condition humaine, et transcendante. En tout cas, indispensable à la vie.
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