Jean COCTEAU
- Paul Claudel a dit de lui : Charmant garçon, plein d'esprit et de dons. Tout le jugement à porter sur lui tient dans ces deux mots en apparence contradictoire : profondément superficiel.
- Les enfants, il vaut mieux les réussir, sinon ils ne vous
ratent pas.
- Trouver d'abord, chercher après.
- Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour.
- Écrire est un acte d'amour. S'il ne l'est pas, il n'est qu'écriture.
- Un chef-d'uvre de la littérature n'est jamais qu'un
dictionnaire en désordre.
- Le critique compare toujours. L'incomparable lui échappe.
- Un secret a toujours la forme d'une oreille.
- Les mauvaises murs sont la seule chose que les gens
prêtent sans réfléchir.
- Un oiseau chante d'autant mieux qu'il chante dans son arbre
généalogique.
- Les miroirs feraient bien de réfléchir un peu avant de
renvoyer les images.
- Ce que le public te reproche, cultive-le : c'est toi !
- La calomnie est un propos en l'air qui aura pris du poids en
retombant dans une oreille malveillante.
- Un général ne se rend jamais, même à l'évidence.
- Aller vite lentement.
- Courir plus vite que la beauté.
- De temps en temps, il faut se reposer de ne rien faire.
- Le corps est un parasite de l'âme.
- Le poète se souvient de l'avenir.
- Ne haïr que la haine.
- Plus je vieillis, plus je vois que ce qui ne s'évanouit pas,
ce sont les rêves !
- Prends garde aux conservateurs de vieilles anarchies.
- Puisque ces mystères me dépassent, feignons d'en être l'organisateur.
- Que la jeunesse avance par injustice, c'est justice. Car
promptement arrive l'âge du recul.
- Un artiste original ne peut pas copier. Il n'a donc qu'à
copier pour être original.
- Je sais que la poésie est indispensable mais je ne sais pas à
quoi.
- Un enfant prodigue est un enfant dont les parents ont beaucoup
d'imagination.
- Les poètes devinent l'avenir, mais ils ne savent pas qu'ils le
devinent.
- Qu'est-ce que la France, je vous le demande ? Un coq sur un
fumier ; ôtez le fumier, le coq meurt.
- Le tact dans l'audace, c'est de savoir jusqu'où on peut aller
trop loin.
- À force d'aller au fond des choses, on y reste.
- Il faut faire aujourd'hui ce que tout le monde fera demain.
- L'homme seul est toujours en mauvaise compagnie.
- Si un incendie se déclarait chez vous... qu'emporteriez-vous ?
- Le feu...
- L'enfance sait ce qu'elle veut. Elle veut sortir de l'enfance.
- C'est [...] cette manière d'épauler, de viser, de tirer vite et juste, que je nomme le style.
- La durée humaine n'appartient qu'à ceux qui pétrissent la minute, la sculptent et ne se préoccupent pas du verdict.
- Les académiciens sont des gens qui, en mourant, se changent en fauteuils !
- La mode, c'est ce qui se démode.
- Il y a trois mystères que je ne suis jamais parvenu à percer : le flux et le reflux des marées, le mécanisme social des abeilles, et la logique des femmes.
- Le cinéma, c'est l'écriture moderne dont l'encre est la lumière.
- Il n'y a pas de précurseurs, il n'existe que des retardataires.
- Qu'y a-t-il de pire qu'une femme ? Deux femmes.
- La faculté de rire aux éclats est preuve d'une âme excellente.
- La source désapprouve presque toujours l'itinéraire du fleuve.
- Il est triste de jouer à cache-cache dans ce monde où l'on devrait se serrer les uns contre les autres.
- Je crois à la chance, c'est la seule explication pour le succès des gens qui nous sont antipathiques.
- Si je préfère les chats aux chiens, c'est qu'il n'y a pas de chat policier.
- Nous abritons un ange que nous choquons sans cesse, nous devons être les gardiens de cet ange.
- On peut naître vieux, comme on peut mourir jeune.
- Un beau livre, c'est celui qui sème à foison les points d'interrogation.
- Si la marquise de Sévigné avait eu le téléphone, personne ne saurait aujourd'hui qu'elle a existé.
- La vie est la première partie de la mort.
- Les rêves sont la littérature du sommeil.
- La sagesse est d'être fou lorsque les circonstances en valent la peine.
- La frivolité est la plus jolie réponse à l'angoisse.
- Le sommeil n'est pas un lieu sûr.
- La superstition est l'art de se mettre en règle avec les coïncidences.