Georges COURTELINE

- Il n'y a pas de milieu : quand on n'est plus jeune, on est vieux, et à partir de cinquante ans, on est tous du même âge.

- Les femmes dont on dit qu'elles ont été belles ont à mes yeux le même intérêt que les pièces démonétisées dont on dit qu'elles ont été bonnes.

- Il vaut mieux gâcher sa jeunesse que de n'en rien faire du tout.

- J'étais né pour rester jeune, et j'ai eu l'avantage de m'en apercevoir le jour où j'ai cessé de l'être.

- S'il fallait tolérer aux autres tout ce qu'on se permet à soi-même, la vie ne serait plus tenable.

- Le cœur des hommes ne change pas avec leurs traits, et les femmes seront toujours jeunes pour eux, puisqu'ils auront toujours pour elles des âmes de collégiens et des yeux de vingt ans.

- L'amour n'est fait que du désir d'avoir ou de la gratitude d'avoir eu.

- La plupart des histoires que l'on déclare d'amour arrivent à des gens qui se sont montrés leur derrière alors qu'ils n'en avaient pas le droit.

- Il est évidemment bien dur de ne plus être aimé quand on aime, mais cela n'est pas comparable à l'être encore quand on n'aime plus.

- La femme ne voit jamais ce que l'on fait pour elle ; elle ne voit que ce qu'on ne fait pas.

- Pourquoi donc, dans un groupe de femmes bavardant comme des perruches, la conversation cesse-t-elle aussitôt qu'un monsieur s'approche ?

- Il ne faut jamais gifler un sourd. Il perd la moitié du plaisir : il sent la gifle, mais ne l'entend pas.

- Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet.

- Le dédain de l'argent est fréquent, surtout chez ceux qui n'en ont pas.

- L'amour, c'est l'idée qu'on s'en fait ; chacun le pratique à sa manière, au prorata des mérites qu'il lui prête et de l'estime dont il l'honore.

- Je ne crois pas beaucoup à la loi de la pesanteur, il est en effet plus facile de lever une femme que de la laisser tomber.

- Le théâtre, c'est du carton et c'est du plâtre... Mais c'est tout de même la vie... Comprenez-vous ça ?

- Je ne pense jamais, cela me fatigue ; ou si je pense, je ne pense a rien.

- À partir d'un certain âge, on n'a plus le droit de se laisser emmerder gratuitement.

- Celui qui tourne la loi est moins à craindre en son action que celui qui la discute.

- Il est curieux de constater que les bureaux de l'administration, qui s'entendent comme larrons en foire quand il s'agit de faire payer les contribuables, excipent de leur incompétence quand il s'agit de leur régler leur dû.

- Le Christ a pardonné à la femme adultère. Parbleu ! Ce n'était pas la sienne.

- Les femmes sont tellement menteuses, qu'on ne peut croire le contraire de ce qu'elles disent.

- Il est exact que ça porte malheur de se marier un vendredi 13, car il n'y a pas de raison pour que ce jour fasse exception.

- Si les juges se mettent à donner gain de cause à tous les gens qui ont raison, on ne sait plus où l'on va, sinon à la dislocation d'un système qui ne tient debout que parce qu'il en a pris l'habitude.

- Un gredin qui tourne la loi est moins à craindre en son action qu'un homme de bien qui la discute.

- Je ne sais pas de spectacle plus sain, d'un comique plus réconfortant, que celui d'un monsieur recevant de main de maître une beigne qu'il avait bien cherchée.

- À 50 ans, on a 10 ans de plus qu'à 40. À 60 ans, on a 20 ans de plus qu'à 50. À 70 ans, 40 de plus qu'à 60.

- Conviendrait-il de s'éterniser en vain sur de stériles regrets ?

- C'est étrange que certains commettent des délits quand il y a tellement de façons parfaitement légales d'être malhonnête.

- Si vous voulez chasser l'amant de votre femme, demandez-lui de l'argent.

- La vraie pudeur est de cacher ce qui n'est pas beau à faire voir.

- J'ai connu une femme qui voulait divorcer pour ne pas rester l'épouse d'un mari trompé.