Luc FERRY

- La liberté de pensée est absolue ou elle n'est rien.

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« Apprendre à vivre - Traité de philosophie à l'usage des jeunes générations »

- Sans la philosophie, on ne peut rien comprendre au monde dans lequel nous vivons.

- Pour bien vivre, pour vivre libre, capable de joie, de générosité et d'amour, il nous faut d'abord et avant tout vaincre la peur - ou, pour mieux dire, « les » peurs, tant les manifestations de l'Irréversible sont diverses.

- Si les religions se définissent elles-mêmes comme des « doctrines du salut » par un Autre, grâce à Dieu, on pourrait définir les grandes philosophies comme des doctrines du salut par soi-même, sans l'aide de Dieu.

- À force de regretter le passé ou d'espérer en l'avenir, nous en finissons par manquer la seule vie qui vaille d'être vécue, celle qui relève de l'ici et du maintenant et que nous ne savons pas aimer comme elle le mériterait sûrement.

- La philosophie veut que nous nous tirions d'affaires par nos propres forces, par les voies de la simple raison, si du moins nous parvenons à l'utiliser comme il faut, avec audace et fermeté.

- Les trois dimensions de la philosophie : l'intelligence de ce qui est (théorie), la soif de justice (éthique) et la quête du salut (sagesse)

- Être sage, par définition, ce n'est pas aimer ou chercher à l'être, c'est, tout simplement, vivre sagement, heureux et libre autant qu'il est possible, en ayant enfin vaincu les peurs que la finitude a éveillées en nous.

- Je crois qu'il faut d'abord bien comprendre avant de critiquer, et surtout parce qu'il est indispensable, avant de « penser par soi-même », d'avoir l'humilité de « penser par les autres », avec eux et grâce à eux.

- La nostalgie des paradis perdus, des joies et des souffrances de l'enfance, pèse sur nos vies d'un poids d'autant plus grand qu'il est méconnu.

- La vie bonne, c'est la vie sans espérances ni craintes.

- Outre le fait qu'il est généralement possessif et jaloux, l'amour-attachement nous prépare ainsi les pires souffrances qui soient.

- Nous avons tous du mal à accomplir notre devoir, à suivre les commandements de la moralité, lors même que nous en reconnaissons le bien-fondé.

- Rien ne nous contraint à respecter pour toujours les traditions. Au contraire, quand elles ne sont pas bonnes, il faut les rejeter et les changer.

- La compétition mondialisée met aujourd'hui toutes les activités humaines dans un état de concurrence permanente, l'histoire se meut désormais hors la volonté des hommes.

- Tout ce qui avait fait pendant des millénaires l'essentiel de la philosophie semble passer à la trappe pour ne laisser place qu'à l'érudition, à la « réflexion » et à l' « esprit critique ».

- Tout être humain digne de ce nom réfléchit sur son métier, ses amours, ses lectures, la vie politique ou les voyages sans être pour autant philosophe.

- L'espérance, à l'encontre de ce que pense le commun des mortels, loin de nous aider à vivre mieux, nous fait plutôt manquer l'essentiel de la vie même qui est à prendre ici et maintenant.

- C'est en maîtrisant sans cesse davantage notre passé, en pratiquant l'autoréflexion à haute dose, que nous allons mieux comprendre notre présent et mieux orienter notre avenir.

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- La consommation, c'est l'addiction.