André GIDE

- Paul Claudel a dit de lui : Gide ou le Faux fuyant. Il est faux et il est fuyant. [...] Mort d'A[ndré] G[ide]. La moralité publique y gagne beaucoup et la littérature n'y perd pas grand-chose.

- Que l'importance soit dans ton regard et non dans la chose regardée.

- Non s'efforcer vers le plaisir mais trouver son plaisir dans l'effort même, c'est le secret de mon bonheur.

- Le meilleur moyen pour apprendre à se connaître, c'est de chercher à comprendre autrui.

- Toute théorie n'est bonne qu'à condition de s'en servir pour passer outre.

- Si ce que tu manges ne te grise pas, c'est que tu n'avais pas faim.

- Il est bon de suivre sa pente, pourvu que ce soit en montant.

- La sagesse n'est pas dans la raison, mais dans l'amour.

- Il faut de l'esprit pour bien parler, de l'intelligence suffit pour bien écouter.

- L'expérience instruit plus sûrement que le conseil.

- L'art commence avec la difficulté.

- Ne distingue pas Dieu du bonheur et place tout ton bonheur dans l'instant.

- Si je n'affirme pas d'avantage, c'est que je crois l'insinuation plus efficace.

- Une pas assez constante pensée de la mort n'a donné pas assez de prix au plus petit instant de ta vie.

- En art, comme partout, la pureté seule m'importe.

- Il n'y a pas de problème ; il n'y a que des solutions. L'esprit de l'homme invente ensuite le problème.

- J'aime ceux qui ne savent pas trop pourquoi ils aiment, c'est qu'alors ils aiment vraiment.

- Je hais la foule.

- Je n'admets qu'une chose pour ne pas être naturelle : l'art.

- Je n'écris plus une phrase affirmative sans être tenté d'y ajouter : peut-être.

- Les extrêmes me touchent.

- On ne peut à la fois être sincère et le paraître.

- Toutes choses sont dites déjà ; mais comme personne n'écoute, il faut toujours recommencer.

- Regarde le soir comme si le jour y devait mourir ; et le matin comme si toute chose y naissait. Que ta vision soit à chaque instant nouvelle. Le sage est celui qui s'étonne de tout.

- Familles, je vous hais ! foyers clos ; portes refermées ; possessions jalouses du bonheur.

- Le plus précieux de nous-mêmes est ce qui reste informulé.

- Je n'aime pas les hommes ; j'aime ce qui les dévore.

- Il est bien peu de monstres qui méritent la peur que nous en avons.

- Les fautes des autres, c'est toujours réjouissant.

- C'est encore un conseil que je donne aux jeunes et aux plus anciens : sachez tenir pour préférable ce qui vous coûte le plus d'efforts.

- Le parfait est ce qui n'est plus à refaire...

- Ose devenir qui tu es.

- Quand je cesserai de m'indigner, j'aurai commencé ma vieillesse.

- Le plus beau sommeil ne vaut pas le moment où l'on se réveille.

- Choisir, c'est se priver du reste.

- Il y a des malades, il n'y a pas de maladies.

- Pour moi, être aimé n'est rien, c'est être préféré que je désire.

- Le présent serait plein de tous les avenirs si le passé n'y projetait déjà une histoire.

- Il est extrêmement rare que la montagne soit abrupte de tous côtés.

- Chaque désir m'a plus enrichi que la possession toujours fausse de l'objet même de mon désir.

- Je me suis fait ductile, à l'amiable, disponible par tous les sens, attentif, écouteur jusqu'à n'avoir plus une pensée personnelle, capteur de toute émotion en passage.

- Regarde le matin comme si toute chose y naissait. Que ta vision soit à chaque instant nouvelle.

- Ce n'est pas seulement le monde qu'il s'agit de changer ; mais l'homme.

- Si je n'affirme pas davantage, c'est que je crois l'insinuation plus efficace.

- La première condition au bonheur est que l'homme puisse trouver joie au travail. Il n'y a vraie joie dans le repos, le loisir, que si le travail joyeux le précède.

- Bonheur : l'idéal de l'homme qui se dit heureux et qui pense.

- La joie paraissait vulgaire, signe d'une trop bonne et bête santé... La tristesse se réservait le privilège de la spiritualité et, partant, de la profondeur.

- N'accepte aucun bonheur qui s'obtienne au détriment du plus grand nombre.

- L'œuvre d'art, c'est une idée qu'on exagère.

- Une chose ne vaut que par l'importance qu'on lui donne.

- Il est bien des choses qui ne paraissent impossibles que tant qu'on ne les a pas tentées.

- Un bon maître a ce souci constant : enseigner à se passer de lui.

- J'ai besoin du bonheur de tous pour être heureux.

- Une des grandes règles de l'art : ne pas s'attarder !

- Conquérir sa joie vaut mieux que de s'abandonner à sa tristesse.

- Réjouis-toi, tu es là.

- Manger. Si ce que tu manges ne te grise pas, c'est que tu n'avais pas faim.

- Mon bonheur est d'augmenter celui des autres, j'ai besoin du bonheur de tous pour être heureux.

- Et qui dira combien de passions et combien de pensées ennemies peuvent cohabiter en l'homme ?