Bruno GIULIANI
« L'amour de la sagesse - Initiation à la philosophie »
- La philosophie n'a pas pour essence le savoir, mais l'amour. Sa finalité n'est pas la science, mais le bonheur. Son moteur n'est pas la raison, mais le désir. Son horizon n'est pas la vérité, mais le sens.
- Le bonheur est accessible à l'homme. Il consiste à vivre selon la Raison, dans la joie sereine de l'Amour, en accord avec la Nature et dans le sens de la Vie.
- Le philosophe ne recherche la connaissance que parce qu'il a compris qu'elle était nécessaire au bonheur et parce qu'il désire se libérer du malheur engendré par l'échec spontané de l'amour.
- Le philosophe est trop ignorant pour être sage, mais assez sage pour savoir qu'il est ignorant.
- La philosophie est un amour complet : non seulement intellectuel mais physique, affectif et spirituel.
- La connaissance est le seul moyen de se libérer du mal.
- L'action d'un homme est d'autant plus libre et plus sage que sa pensée est plus vraie, plus en accord avec le réel.
- L'amour de la vérité libère le philosophe du besoin de foi.
- La sagesse n'est pas l'application d'une morale, un ensemble de règles, un code de devoirs. C'est une qualité d'être, une puissance intérieure, une force d'âme dont le trait dominant est la sérénité.
- Le sage trouve son bonheur en lui-même, dans un équilibre parfait avec le monde, parce qu'il sait faire ce qui est bon pour lui, sans dépendre de personne.
- Le but n'est pas le savoir mais le bien vivre.
- Tous les méchants sont des faibles, des êtres à qui manquent une connaissance et une puissance que seul l'homme bon et libre possède.
- L'éthique est la compréhension de ce qui est bon et de ce qui est mauvais en vérité, pour soi et pour tous les hommes.
- Apprendre à bien vivre par notre propre jugement, c'est le programme de toute la philosophie.
- La sagesse est le savoir parfait de ce qui a le plus de valeur.
- Le sage est un homme libre, sans inhibition, parce qu'il est lucide sur l'essentiel.
- Les sages sont peut-être aussi fous que les fous, mais seuls les sages connaissent leur part de folie, et c'est ce qui fait leur lucidité suprême.
- Le seul vrai problème, c'est la réussite de la vie quotidienne, la vie concrète, la vie réelle.
- La sagesse est l'art de vivre l'instant présent de la meilleure façon possible.
- Le mouvement engendré par la vertu est l'action bonne, l'action excellente.
- L'homme est vertueux s'il fait ce qui convient, à chaque instant, pour faire le plus de bien possible en lui et autour de lui, en toute liberté.
- Courageux est l'homme qui vit selon l'amour de la raison, qui s'efforce de faire le bien de façon imperturbable.
- Ce qui est à craindre, ce n'est ni la mort, ni la souffrance, mais seulement le malheur, la vie mauvaise, la vie sans valeur et sans art.
- Rien n'est plus utile pour faire son propre bien que de faire du bien autour de soi.
- Le sage ne suit pas un modèle, il exprime sa nature individuelle en faisant ce qu'il comprend être le meilleur pour lui-même.
- La sagesse ne consiste pas à respecter un idéal ou une morale, mais à être simplement et pleinement soi-même, en vivant selon sa raison.
- La philosophie est un effort intellectuel quotidien pour transformer nos idées fausses en idées vraies, nos passions en actions, nos tristesses en joies, notre servitude en autonomie.
- Tant qu'un homme ne connaît pas le bonheur, il le cherche. Et quand il l'a trouvé, il ne cherche rien d'autre que le conserver ou l'accroître.
- À la différence du plaisir, toujours passager, superficiel et incomplet, le concept de bonheur désigne une satisfaction intérieure globale, profonde, vécue comme complète et durable.
- Le vrai bonheur est par essence une satisfaction assez profonde et assez stable pour engendrer un profond et solide sentiment de plénitude : le bonheur est total ou il n'est pas.
- Le bonheur n'est pas au bout du chemin, il est de cheminer.
- Il est possible de bien agir sans réflexion, spontanément, naturellement. N'importe qui peut goûter à l'occasion des moments de bonheur fugaces et superficiels. Mais la vie sans réflexion est par nature vouée à l'insatisfaction.
- La faculté de penser et de juger propre au sage est la raison.
- La raison n'est rien d'autre que la puissance de l'esprit. Discerner le vrai, penser le monde, comprendre la nature, telle est sa triple vocation.
- La raison est la puissance spirituelle à l'uvre dans tous les hommes chaque fois qu'ils comprennent quelque chose, qu'ils distinguent clairement entre ce qui est réel et irréel, vrai et faux, juste et injuste, clair et obscur, bon et mauvais.
- La raison n'est pas le privilège de l'esprit : elle est la propriété de la vie et de la conscience, parce qu'elle est une propriété du corps, une propriété de la Nature.
- La raison est impuissante sans l'imagination, la sensibilité, la perception, l'affectivité, mais l'imagination, la sensibilité, la perception, l'affectivité sont aveugles sans la raison.
- Comprendre la Nature dans sa totalité, et vivre en accord avec ses principes, c'est exactement penser selon la raison et vivre selon la sagesse, dans l'harmonie heureuse avec les choses.
- La philosophie implique dans son essence même une force érotique, un désir. Mais tout désir n'est pas philosophique.
- J'agis par vertu lorsque je fais ce que je sais être la meilleure chose possible pour satisfaire mon désir de bonheur, avec le sentiment d'être en plein accord avec moi-même, parce que je comprends la valeur de mon action.
- La puissance de la vertu est donc la même que celle de la passion. C'est l'énergie du désir, de l'amour, de la joie et de la vie.
- La seule différence entre la vertu et la passion est que le désir vertueux est équilibré, parce que sa force est éclairée par le savoir.
- La passion et la vertu sont toutes deux des forces affectives.
- L'amour libre et heureux est le désir libéré du manque et savourant la plénitude de sa joie grâce à la sagesse.
- Dès que l'esprit comprend clairement l'origine d'une avidité, elle cesse.
- La passion pour une personne, une chose ou une activité diminue d'autant plus qu'on connaît avec clarté et précision leur réelle capacité à satisfaire notre désir selon les lois de notre nature.
- Plus l'esprit comprend de choses, moins il est soumis aux passions, et plus il augmente sa puissance et sa liberté d'agir selon la vertu, dans la juste mesure, selon la bonne limite, en aimant ce qui est bon et fuyant ce qui est mauvais.
- Fou dans la passion, raisonnable dans la philosophie, ou sage dans la vertu, l'amour est ce qui mène le monde. Tout ce que nous faisons, nous le faisons par amour, y compris ce que nous n'aimons pas faire... Car c'est toujours par amour d'un bien (réel ou illusoire) que nous tolérons un mal.
- Comprendre, c'est augmenter sa puissance de penser, sa puissance d'agir, sa puissance de sentir, sa puissance de jouir. Plus je comprends, plus j'augmente ma capacité de bonheur. La sagesse n'est autre que cette joie de comprendre les causes de la joie.
- La philosophie est par nature le désir de s'unir à ce qui peut nous donner une occasion d'éveil, une joie de comprendre, une certaine progression vers la liberté et la sagesse.
- La philosophie apparaît donc comme la réalisation d'un unique désir, le désir de comprendre le monde pour le vivre dans la joie.
- Une véritable amitié est extrêmement rare parce qu'elle nécessite la rencontre de deux êtres capables de vertu.
- Le désir philosophique n'est possible que lorsqu'on vit déjà suffisamment bien : il faut avoir le ventre plein et l'esprit libre des préoccupations matérielles pour pouvoir vraiment se consacrer à la recherche de la vérité.
- La pratique de la philosophie nécessite en fait surtout du courage pour admettre qu'une vie consacrée à l'accumulation stérile des savoirs, des biens matériels, de l'argent et des honneurs est vaine et futile si elle n'amène pas au vrai bonheur. La condition essentielle de la philosophie est donc l'authenticité.
- La philosophie commence souvent par une révolte contre soi-même, contre sa naïveté, sa crédulité, son infantilisme démasqués. Devenir philosophe, c'est assumer la blessure narcissique de n'être que soi. Que sais-je ? Que suis-je ? Rien, ou presque.
- La condition de la philosophie est l'authenticité intellectuelle : la lucidité. Celle-ci implique simultanément la reconnaissance de notre ignorance et du pouvoir de notre intelligence.
- La lucidité est la juste connaissance de son savoir, c'est l'état d'esprit de celui qui ne s'illusionne pas.
- L'origine de la philosophie est un sentiment d'étonnement infini devant l'existence même du monde, et de toute chose au monde.
- L'étonnement philosophique naît lorsque je comprends que je ne comprends pas, c'est la surprise intellectuelle devant la découverte de la vérité fondatrice de mon humanité.
- Au cur de l'étonnement, même au plus profond de l'émerveillement et du bonheur le plus serein, un sentiment terrible demeure : le tragique.
- Tout ce qui existe et tout ce qui nous arrive doit être assumé tel quel, ce qu'il y a de bon comme ce qu'il y a de mauvais, le merveilleux comme l'horrible.
- Tout doit être assumé sans haine, tout doit être pensé sans illusion. Tout est tragique, il n'y a rien hors du tragique, parce que la réalité est surprenante par essence : toujours nouvelle, insaisissable, étonnante.
- Ce n'est pas face au malheur que le bonheur peut se conquérir.
- Un sage ne se fait plus d'illusion sur le monde et sur lui-même. Il assume le caractère impensable du réel tel qu'il est, ou plutôt tel qu'il devient.
- Un sage affronte la vie et la mort sans l'écran protecteur de l'idéologie.
- La raison pas plus que la science ne peuvent éliminer la conscience du tragique.
- Le travail philosophique est pour l'essentiel un travail d'élucidation du sens des mots, parce que toute opinion et toute science s'exprime par des mots.
- La quête du sens est inséparable de la réflexion sur les valeurs.
- La valeur d'une chose est sa désirabilité ou sa préférabilité, c'est à dire son caractère plus ou moins bon ou mauvais.
- La valeur d'une chose est sa capacité à être cause de notre joie. Une chose a d'autant plus de valeur qu'elle peut nous donner de la joie. La notion de valeur désigne ce qui mérite d'être aimé.
- Une chose n'a de valeur réelle que dans la mesure où elle mérite d'être aimée par un sujet, parce qu'elle lui est réellement bonne, qu'elle peut lui apporter réellement de la joie.
- Une chose possède une valeur en fonction du désir humain, mais elle ne prend tout son sens que par rapport au tout de l'être.
- Absurde est en fait le nom que les sots donnent aux choses qu'ils ne comprennent pas. Rien n'est absurde. Toute chose a un sens. Non à interpréter mais à comprendre, dans un étonnement infini.
- Chercher le sens de l'être, pour vivre toujours plus dans la sérénité heureuse, tel est le sens de la vie humaine.
- La philosophie est le sens de la vie dans tous les sens du terme : l'orientation, la sensation, la signification.
- Lorsque je pratique la philosophie, lorsque je cherche à progresser en sagesse, je comprends intuitivement pourquoi j'existe et pourquoi le monde existe, parce que je sais que j'accomplis ma destinée d'être humain, dans l'immanence de ma recherche, tout en respectant l'énigme de l'être.
- La vie du philosophe prend son sens humain dans l'approfondissement quotidien du bonheur de vivre sur la Terre, dans l'horizon du sens de l'être et son partage avec les autres.
- À chacun de pratiquer la philosophie pour lui-même, par lui-même, avec lui-même. À chacun de répondre à l'appel de l'Être.
- À chacun de chercher autant qu'il le peut la sagesse, pour célébrer chaque jour la fête de vivre, face au tragique, sur notre merveilleuse Terre, avec toujours plus de bonheur.
- La philosophie est par nature une recherche individuelle de sagesse (sophia) par amour raisonnable de la vie (philo) afin de jouir du plus grand bonheur possible.
- La philosophie est la quête du sens de l'être par une métaphysique qui fonde la physique et permet l'éthique, c'est-à-dire l'art de vivre dans l'amitié, la joie et la sérénité, pour accomplir le sens de la vie en soi-même et avec les autres, en accord avec la Nature.
- Si la philosophie ne servait vraiment à rien, on laisserait les philosophes plus tranquilles...
- Le problème du philosophe est d'affronter le tragique de l'existence et de surmonter la complexité du réel en nous faisant triompher des difficultés majeures de l'humanité.
- Le philosophe s'intéresse principalement aux problèmes essentiels de notre vie : la morale, la mort, l'amour, la guerre, le bonheur...
- La philosophie ne sert à rien, parce que seule ma philosophie peut me servir à quelque chose.
- La philosophie ne sert à rien parce qu'elle a sa fin en elle-même.
- La philosophie n'est autre que la vraie vie, la pensée au service de la vie la meilleure.
- La philosophie ne sert à rien parce qu'elle n'est pas une idéologie.
- La différence entre idéologie et philosophie est que la philosophie ne sert et ne peut servir aucune « cause » autre que la sienne : sagesse, c'est à dire vérité, liberté, amitié.
- Le but de l'idéologue est le succès sur l'autre, le but du philosophe, la réussite de soi, avec l'autre, grâce à l'autre.
- L'idéologie est par essence dictatoriale et intolérante. La philosophie est par nature démocratique et tolérante. L'idéologie est une force de guerre, la philosophie une puissance de paix.
- L'humour est une vertu philosophique majeure, c'est la vertu du rire intelligent et amical.
- La philosophie est un art de penser, un art du concept, une fête de l'esprit, un progrès vers la sagesse. C'est pourquoi on peut lui reprocher de n'être qu'un discours stérile, un simple luxe de l'esprit, encore plus stérile que l'art.
- La philosophie ne sert à rien parce qu'elle semble stérile.
- La seule uvre du philosophe, c'est sa vie. C'est son être. Son perfectionnement intérieur, corps, cur et âme.
- La philosophie ne sert à rien parce qu'elle est un discours purement théorique.
- La philosophie n'est pas la sagesse, mais un exercice théorique préparatoire à la sagesse.
- La philosophie ne sert à rien parce qu'elle ne semble pas produire de progrès historique.
- Chacun sait qu'on ne peut vraiment aider les autres à résoudre leurs problèmes que lorsqu'on a résolu les siens propres.
- Si la société va si mal, si le monde va si mal, ce n'est pas parce que la philosophie est impuissante, c'est parce qu'elle est trop peu présente ou trop mal pratiquée.
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- Il est plus facile de se laisser aller à ses passions et d'attendre un miracle extérieur que de développer sa vertu.
- La méthode est nécessaire en philosophie parce qu'elle est d'abord nécessaire dans l'existence en général.
- Toute réalisation exige de choisir à chaque instant entre plusieurs possibilités d'action, et que la maîtrise de ces choix nécessite l'intervention d'un savoir intelligent.
- La philosophie est toujours un dialogue avec autrui et avec soi-même, oralement, dans un débat ou par écrit, dans une correspondance, un essai, une méditation, une dissertation.
- Le philosophe examine les solutions possibles à un problème, il critique les opinions et les préjugés courants, et élimine les thèses manifestement contraires à la vérité pour dégager avec précision et clarté la réponse finale.
- Le premier principe philosophique peut se formuler ainsi : n'accepter pour vrai que ce que je comprends par moi-même comme étant nécessairement vrai.
- Toute la philosophie repose sur le principe suivant : l'action d'un homme est d'autant plus sage que sa pensée est plus vraie. Tout le problème revient donc à distinguer entre les idées vraies et les idées fausses.
- Philosopher, c'est se méfier. C'est prendre de la distance par rapport à soi. C'est tout simplement réfléchir, faire son examen de conscience, par la partie active de la conscience, qui est la raison.
- Avant de philosopher vraiment et d'exercer pleinement sa raison sur les questions métaphysiques, morales ou politiques, il faut d'abord apprendre à raisonner sur les objets les plus simples, les règles logiques et les objets mathématiques, pour prendre possession de sa raison.
- Celui qui comprend une vérité sait donc immédiatement qu'il s'agit d'une vérité, et il peut l'accepter comme telle tant qu'il n'a aucune raison, malgré tous ses efforts critiques, de la mettre en doute.
- Douter, cela veut dire simplement suspendre notre jugement, et ne rien affirmer sur cette idée, ni qu'elle est vraie ni quelle est fausse, tant que nous n'avons pas la compréhension certaine de sa valeur. Inversement, nous devons n'admettre pour vrai que ce qui est évident, ce qu'il est impossible de nier rationnellement.
- La certitude est à l'intelligence ce que la sérénité est à l'affectivité.
- Il n'y a de philosophie qu'en dialogue, l'usage raisonnable et partagé du langage.
- L'étonnement originel de la philosophie est généralement suscité par la découverte d'un conflit d'opinions. Le doute intellectuel en résulte, il fait surgir la surprise devant le monde et engendre le désir de l'idée vraie.
- Le premier travail philosophique consiste à comprendre le sens exact de ce qu'on pense, à maîtriser le mécanisme de sa pensée et de celle d'autrui, pour déjouer les pièges du langage et progresser, par delà les mots, dans la connaissance de soi, des autres et du réel.
- Le langage est en effet ce par quoi l'homme peut comprendre ce qu'il pense, critiquer sa perception naïve des choses et élaborer progressivement des idées vraies des choses, jusqu'à penser leur essence.
- Seul celui qui comprend intellectuellement la complexité du monde et la profondeur du concept de bonheur peut savourer son bonheur dans ce monde avec toute la profondeur possible.
- Penser, c'est aussi vivre. Et bien penser, c'est non seulement se préparer à bien vivre et bien agir, mais déjà bien vivre et bien agir.
- Face à un conflit ou une histoire d'amour, impossible de comprendre le sens de ce qui se passe si on ne traite pas séparément toutes les composantes en jeu.
- La conscience est la connaissance intuitive, immédiate et spontanée qu'un être possède de lui-même en tant que sujet dans le monde. Cette fonction psychologique est à la fois un vécu et un savoir, une intuition et une conception.
- Les amants peuvent être heureux par l'amour s'ils utilisent leur excitation enthousiaste pour se perfectionner ensemble en cherchant la vertu, qui est non seulement l'amour du beau, mais aussi l'amour du vrai et du bien.
- L'éthique est la recherche raisonnable du bonheur. Son but est de définir l'ensemble des principes dont l'application rend la vie heureuse. C'est donc la science de l'art de vivre, la réflexion sur les moyens du bien-vivre.
- L'éthique est une recherche dynamique animée par l'amour philosophique de la vérité. Elle n'est rien d'autre que la philosophie pratique.
- Le moraliste vit dans la haine et la crainte du mal qu'il ne comprend pas. Le philosophe s'efforce d'agir dans le désir et l'amour du bien qu'il comprend.
- Le bonheur n'est possible que si on remplace l'amour de la loi par la loi de l'amour.
- Pour le penseur éthique, chacun ne fait que ce qu'il peut, avec son degré de puissance et de sagesse : « Nul n'est méchant volontairement ».
- L'éthique déculpabilise pour responsabiliser. Car le sentiment de culpabilité est toujours mauvais. Il conduit à la haine de soi et des autres, à la haine du réel.
- Le moraliste s'indigne de voir le monde tel qu'il est et n'a pas la force de l'aimer ainsi.
- Le philosophe ne « condamne » rien. Il admet que la vie est tragique, que l'homme n'a pas de libre-arbitre, qu'il a une liberté réelle mais limitée, relative à sa puissance, son degré d'autonomie et de vertu.
- l'éthique seule développe la véritable vertu, la puissance de bien agir, parce qu'elle nécessite la compréhension des valeurs par la raison individuelle dirigée par l'amour.
- Le bonheur est le but de la vie parce qu'il est nécessairement l'objet d'un désir. Il est même notre suprême et constant objet de désir parce que son idée désigne l'état le meilleur qui puisse exister.
- Tant qu'un homme vit, il cherche nécessairement à satisfaire des désirs particuliers dans le but de satisfaire son désir final et général de bonheur.
- Le bonheur est non seulement la finalité de l'existence mais aussi l'idée plus ou moins consciente qui accompagne nécessairement toute action.
- Le bonheur ne peut être qu'un accommodement relatif avec le monde tel qu'il est, une attitude sereine face à la réalité, un accord difficile mais possible entre l'homme et sa vie.
- Tant que le bonheur est pensé comme un idéal qui ne dépend pas de soi, il est désiré et espéré dans la frustration, la crainte, l'incertitude, l'angoisse. Et tant qu'il est désiré et cherché ainsi, il est nécessairement absent.
- Une seule voie mène au bonheur réel, c'est la philosophie réussie : la voie de la sagesse. Elle enseigne que le bonheur n'est ni un but, ni un objet imaginaire du désir, ni un idéal, qu'il ne résulte ni d'une chance, ni d'un divertissement, ni d'une ascèse mais d'une transformation intérieure.
- Le bonheur est l'état affectif dans lequel un être vivant jouit d'un bien-être total.
- Un bonheur qui dépend d'autrui est souvent plus riche, mais moins solide que celui qui ne dépend que de soi.
- Le bonheur d'un ignorant est plus facile, mais moins profond que celui d'un érudit.
- Le sens véritable du concept de bonheur désigne la félicité, c'est-à-dire l'état de contentement complet d'une conscience.
- Le mot le plus adéquat pour désigner l'expérience ponctuelle du bonheur est le mot joie.
- Chacun est heureux lorsqu'il aime pleinement ce qu'il fait et qu'il fait ce qu'il aime, en toute connaissance de cause. Lorsqu'il sent que rien ne peut lui arriver de mieux.
- Seul est véritablement heureux celui qui peut penser son bonheur sur fond de lucidité, par et dans la connaissance.
- La sérénité est simplement une joie libérée de toute tristesse, frustration, insécurité, crainte, envie, déception, une joie qui n'est accessible qu'au philosophe suffisamment avancé dans la connaissance.
- La plupart du temps, les hommes ne sont ni vraiment heureux ni vraiment malheureux. Ils éprouvent à la fois des joies et des tristesses et se forment d'eux-mêmes et de leur vie une idée à peu près supportable, grâce à l'espoir.
- Le désir serait toujours la conscience d'un manque, une souffrance liée à la nécessaire absence de son objet.
- Ce n'est pas le désir qu'il faut supprimer en nous, c'est le sentiment de manque. Quelle est l'origine du manque ? Ce n'est pas le désir, mais l'illusion qui l'accompagne. C'est elle qu'il faut détruire, parce qu'elle transforme notre désir en avidité, l'éros en pathos.
- L'avidité s'oppose à la réalisation de l'amour, à la liberté et au bonheur, non le désir. Car le désir est la condition de la joie.
- Aimer, c'est réaliser son désir d'aimer. Être heureux, c'est réaliser son désir de bonheur. Mais ni l'amour ni le bonheur n'abolissent le désir. Au contraire. Le désir est nécessaire à l'amour, nécessaire au bonheur. Il est fondamentalement bon.
- Volonté, appétit et désir ne sont rien d'autre que la manifestation de la vie en nous comme force immanente à notre être. Même sous sa forme impuissante et pathologique, même dans l'avidité, un désir exprime la puissance de la vie en nous.
- La nature est la puissance universelle qui meut le monde, le désir est la puissance singulière qui meut un être.
- Tout désir et toute volonté tendent à l'accomplissement de l'être, à le faire aller vers toujours plus de perfection, à lutter toujours contre ce qui le freine et l'entraîne vers la souffrance et la disparition.
- Tout désir qui se réalise s'accompagne de joie, et cette joie n'est autre que la prise de conscience locale de la joie fondamentale de vivre. Tout être vivant possède ce savoir-là, le savoir jouir, comme il possède le savoir souffrir.
- Je ne souffre que si mon action ne me permet pas d'accomplir mon essence, si je subis une force extérieure qui diminue ma puissance d'agir, qui contrarie mon conatus (tendance à sentir, à agir et à penser qui est absolument unique pour chaque être, à chaque instant) et réduit ma conscience de moi-même et du monde.
- Le bonheur quotidien résulte de la réussite renouvelée de cet effort d'intensification de la vie, de ce combat permanent contre ce qui nous blesse et nous détruit.
- Toute joie résulte de la satisfaction d'un désir par une action adaptée. Adaptée au monde, mais surtout adaptée à moi, à ma nature.
- La joie n'est autre que le sentiment qui s'épanouit lorsque nous vivons en accord avec notre nature, avec la nature entière en nous et hors de nous.
- Lorsque la joie se limite à une partie de notre être, à la satisfaction d'un sens, d'un besoin, d'un désir particulier, elle est partielle, et on peut l'appeler plaisir. Lorsque la joie nous affecte d'une façon générale, lorsqu'elle est totale, nous pouvons l'appeler gaieté ou allégresse.
- J'éprouve une joie active lorsque je réalise un désir en me sentant en plein accord avec moi-même. C'est le cas de toutes les activités que je connais adéquatement comme cause certaine de joie, dans la philosophie et l'amitié, et tout ce qui contribue à l'art de vivre dans l'amour et la sagesse : sciences, jeux, arts...
- Seule la joie qui naît de la raison est absolument bonne, parce qu'elle ne peut avoir d'excès, ne peut être liée à des illusions sur soi et sur l'objet aimé.
- La sagesse n'est autre que le savoir réaliser ses désirs nécessaires au bonheur. Il est le savoir-faire qui nous permet d'être en accord avec la nature et d'éprouver une majorité de joies actives par la pratique des vertus.
- Le premier enseignement de la nature, c'est que le plaisir est naturel, alors que la douleur est anti-naturelle. C'est pourquoi le plaisir est le fondement du bonheur.
- Je ne sais ce qu'est le bien si l'on écarte les plaisirs de la table, ceux de l'amour et tout ce qui charme les oreilles et les yeux.
- Manger quand on a faim, travailler pour atteindre un but, chercher les plaisirs de l'amour, c'est toujours obtenir un plaisir, une satisfaction bonne en elle-même. Mais tant qu'elle ne comble pas notre conscience, la satisfaction partielle reste une entrave au bonheur.
- La disposition du sage est la quiétude, la confiance inébranlable dans sa capacité à ressentir le bonheur : l'équilibre parfait du corps et de l'âme, permis seulement par la non-douleur du corps et le non-désordre de l'âme.
- Le bonheur n'est rien d'autre qu'un plaisir en repos de l'âme, une jouissance sans manque de son être en accord avec la réalité toute entière.
- Sont amis ceux qui s'aident à trouver le bonheur, qui s'aident à se libérer des passions et à affirmer leur être dans la pratique des vertus.
- Une culture du bonheur, voilà ce qui devient possible dès lors que, par la philosophie, nous avons triomphé des désirs vains, des illusions et des passions.
- Le sage peut satisfaire son appétit sexuel et en savourer la volupté s'il n'en résulte pas de mauvaises conséquences pour son équilibre personnel, et surtout pour son amitié envers lui-même et envers autrui.
- Libéré de toute culpabilité morale, de la peur de l'autre et de soi-même, vécu dans le respect de chacun et la libre réciprocité d'un don de soi, le désir sexuel est source de merveilleuses joies.
- L'érotisme enseigne que rien n'a plus de valeur dans l'acte sexuel que la joie partagée librement avec l'autre.
- L'art d'aimer consiste à savoir donner et recevoir des joies physiques, sensorielles, sensibles, sensuelles et charnelles.
- Est généreuse la personne qui sait trouver sa joie dans le don d'une joie.
- Lorsqu'il est accompli dans et par amour, l'acte sexuel est un pur don de soi et un total accueil de l'autre.
- La communion sexuelle entre deux personnes devient une splendeur lorsqu'elle affecte toutes les dimensions de leur être, par un partage total de la personne toute entière - corps, cur et âme.
- Libéré du pathos, de la peur et de l'ignorance, intégré à l'amitié, purifié par la vertu et élevé au rang d'un art, le désir sexuel participe donc essentiellement à la joie de vivre et à l'enrichissement du bonheur.
- Dans la mesure où il ne crée pas de souffrance, tout jeu est une activité parfaitement naturelle, et c'est pourquoi le philosophe le cultive avec tempérance selon ses préférences, en cultivant l'excellence du plaisir et en évitant toute médiocrité.
- La pratique régulière d'un art, la production ou la découverte d'une uvre intensifie notre sentiment de vivre et stimule notre désir de comprendre.
- Loin de tout bavardage, la parole est partage d'intimité, matérialisation du spirituel, manifestation du sens, expression de notre vérité la plus profonde, au plus proche du silence. Le désir de parler dans l'authenticité est aussi un désir nécessaire et naturel.
- Chaque jour, nous pouvons enrichir l'expérience sereine du bonheur par les splendeurs des joies érotiques, ludiques et esthétiques.
- La culture du bonheur est accessible à tous. Son unique condition est de choisir par soi et pour soi une vie philosophique, une vie conforme à sa nature, une vie libre. Une vie sans modèle, sans morale, sans idéologie, sans idéal.
- L'homme ordinaire désire beaucoup de choses inessentielles parce qu'il lui manque le peu qui est essentiel.
- La vraie richesse est de pouvoir satisfaire ses besoins et de posséder assez pour pouvoir vivre sans cesse dans la plus haute joie.
- En ce qui concerne l'amour sensuel fondé sur le désir sexuel, les désirs sont illimités lorsqu'ils ne visent plus le partage équilibré des joies mais la possession impossible de l'autre, considérée comme source nécessaire de son bonheur. Ce désir amoureux nous fait souffrir parce qu'il est illusoire : personne ne peut nous donner la sérénité et la vertu nécessaires au bonheur.
- Le désir d'être avec l'être aimé et qu'il nous aime prend une importance démesurée, il accapare toute notre attention, notre énergie, notre pensée, nos actions. Notre liberté diminue et nous agissons contre la raison.
- Si nous philosophons, c'est pour être meilleur, non pour écrire des livres ou faire des beaux discours.
- Le bonheur exige d'abord de se libérer des troubles de l'âme.
- Le premier désir vain à éliminer est le désir d'immortalité. Car c'est la peur inconsciente de mourir qui produit en nous un sentiment d'angoisse et nous pousse à accumuler des plaisirs, des richesses, et à désirer du pouvoir sur autrui.
- Lorsque la nature est satisfaite, il est inutile d'aller au-delà : les variations du plaisir n'ajoutent rien au bonheur réel, un bonheur dont l'unique source est la joie de vivre au présent.
- La puissance de s'éprouver soi-même comme vivant est sans doute l'essence même de la vie telle qu'elle se manifeste dans tout être vivant.
- Il n'y a de réel que présent, car seul existe ce qui est présent, ou plutôt « ce qui se présente ».
- Le passé est ce qui n'existe plus, le futur ce qui n'existe pas encore. Le présent n'existe que le temps de devenir passé, mais seul ce passage existe.
- C'est l'enjeu de la philosophie que d'apprendre à vivre dans le flux du devenir tout en restant ouvert à l'éternelle présence de la vérité de l'être. Non seulement « ici et maintenant », mais « toujours et partout ».
- Le bonheur est la conscience de la présence du bonheur, et la pleine connaissance de l'absence du malheur. Être heureux, c'est être heureux de se savoir heureux.
- Malgré les apparences, la vie n'a pas de but, elle n'a pas de finalité externe, sinon celle de s'accomplir en nous.
- Lorsque nous imaginons poursuivre un but, ce n'est qu'une illusion de notre conscience qui projette des objets dans l'espace imaginaire du présent possible pensé comme à venir et que l'on nomme futur.
- Celui qui espère autre chose que la joie de vivre au présent dans ce monde ne pourra jamais être heureux. C'est pourquoi le bonheur commence maintenant ou jamais.
- Seul celui qui accepte la joie de vivre au présent peut s'intéresser sereinement à son histoire, à son avenir, et uvrer utilement à la promotion de la culture.
- Il n'y a pas d'amour malheureux. L'amour ne mène au malheur que dans la mesure où il est passionnel, illusoire, sans lucidité.
- La séduction est le grand ennemi de l'amour. Elle empêche d'aimer et d'être aimé pour ce qu'on est, avec toute sa valeur, tout son charme. Toute séduction est en effet mauvaise (à moins d'être un jeu conscient), car l'amour imaginaire qu'elle engendre est un obstacle à l'amour réel.
- Lorsqu'on aime avec lucidité, l'être aimé nous réjouit pour ce qu'il est. Il augmente notre énergie et suscite un désir de relation et de connaissance, dans un charme réciproque, sans séduction.
- Dans le mariage ou hors du mariage, dans une relation exclusive ou non, le bonheur d'aimer consiste à partager avec la personne élue la joie de se connaître et d'être ensemble, de résoudre ensemble les difficultés de la vie en conjuguant qualités et puissances.
- Aimer véritablement, c'est ressentir non seulement sa joie, mais aussi celle de l'autre. C'est trouver son bonheur à la fois dans les joies venant de l'autre et dans celles qu'on lui donne.
- Celui qui reproche à l'être aimé de le décevoir peut comprendre que sa déception a pour origine son manque de lucidité et non le défaut de l'autre. Car l'autre n'a pas de défaut. Comme tout être, il a seulement des limites.
- Il peut y avoir amour sans sexualité, amitié avec sexualité, comme sexualité sans amour... Mais il y a amour chaque fois qu'il y a désir joyeux d'une joie donnée et partagée avec l'autre.
- Le bonheur est le fruit d'une découverte perpétuelle et non un bien qu'on pourrait acquérir et conserver.
- Le bonheur est la joie qui accompagne l'ensemble des activités dans laquelle un sujet se perçoit lui-même comme auteur et acteur de l'accomplissement de son désir.
- Face à une personne qui nous agresse, une situation défavorable, un échec, une séparation, un deuil, nous pouvons conquérir notre bonheur en discernant ce qu'il y a de bon à faire.
- Pour être pleinement heureux, il faut accepter totalement l'existence irrémédiable de la souffrance et de la mort. Vivre serein à proximité du néant.
- Heureux celui qui sait faire le deuil de tous ses instants de bonheur. Je ne suis vraiment heureux que lorsque je suis satisfait par la réalité sans être triste de la voir se transformer.
- Toute personne malheureuse, à qui le bonheur semble impossible, peut reconsidérer son avenir et son passé et leur donner un sens en prenant la décision de changer de vie.
- Comprendre que le bonheur est possible par la satisfaction raisonnable des désirs, c'est déjà éprouver les prémisses du bonheur.
- Il s'agit de fonder sa vie sur le principe de la recherche du bonheur, sur des valeurs nobles de sagesse et d'amitié, par des engagements sains, familiaux, amoureux, sociaux, par des projets artistiques et professionnels qui soient fidèles à son désir et à sa raison.
- Chacun doit chercher et créer l'environnement social, familial, et professionnel le plus favorable.
- Le bonheur désiré dans sa plénitude doit être autant que possible indépendant des conditions extérieures.
- Rêver d'un bonheur total pour demain, c'est souffrir de ne pas le connaître ici et maintenant, et c'est rater toute possibilité de bonheur.
- Comprendre que le monde est nécessairement tout ce qu'il peut être, à chaque instant, c'est en comprendre la nécessaire perfection.
- Chaque instant est absolument unique, donc parfait en son genre. S'il n'est pas comparé à un modèle imaginaire, le réel peut apparaître à chaque instant comme parfait. Celui qui comprend cela éprouve à chaque instant une totale satisfaction, sans désirer autre chose que ce qui existe et advient.
- La perfection du bonheur révèle la perfection du réel, qui permet à son tour la perfection du bonheur. Là se trouve peut-être le plus profond secret de la sagesse : accepter le réel tel qu'il devient.
- Il ne faut pas comprendre que le désespoir est source de bonheur, mais que la sagesse libère l'homme de toute crainte, c'est-à-dire de ce qu'il y a de mauvais dans l'espoir. Ce n'est pas l'espoir qui est mauvais, c'est l'illusion qui l'accompagne.
- La connaissance de la vérité fait ainsi accéder l'homme à une certaine expérience de l'éternité. Car si toute connaissance est temporelle et relative, toute vérité est éternelle et absolue.
- L'allégresse et la béatitude sont sans doute les plus hauts sentiments que l'homme puisse connaître. Ils apparaissent quand on est totalement délivré de l'espoir et de la peur, qu'on s'ouvre totalement à l'être, qu'on dit pleinement OUI au monde.
- Relier les hommes par l'amour lucide de l'existence, telle est la vraie et la seule religion.
- L'unique religion, c'est la religion de l'amour et de la raison, la force éclairée qui relie, unit et guérit.
- La pitié est une tristesse ressentie à cause de la tristesse d'autrui. Ce n'est pas un amour actif, mais une passion triste qui tend à nous faire agir contre notre propre tristesse.
- La compassion est la capacité d'aimer celui qui souffre. Elle est un désir actif de lutter contre la tristesse de l'autre par un affect de joie.
- La pitié est une haine triste, la compassion est un amour joyeux.
- La compassion est toujours bonne parce qu'elle est un désir d'aider celui qui souffre sous la conduite de la raison, en cherchant à faire ce qui est réellement utile pour lui, conformément à la générosité.
- Le véritable lien sacré entre les hommes est l'amour universel, la pratique de la charité et la communion avec le monde entier, sans aucune superstition ni idéologie.
- La sagesse libère des illusions, des masques et des images. Le sage a dépassé le stade de la croyance et celui de la critique.
- Si le philosophe peut trouver rapidement son bonheur en guidant sa vie selon l'amour de la sagesse, il doit encore chercher la béatitude en ouvrant toujours plus son cur à la sagesse de l'amour.
- L'amour de la sagesse ne vaut rien d'autre, en effet, qu'une éternité de joie.
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