Victor HUGO

- Henry de Montherlant a dit de lui : En France, je pense que ce serait avec Hugo que serait née la pêche aux jeunes : démagogie et tiroir-caisse, c'est bien Hugo (de qui je ne conteste nullement le génie).

- Ernst Jünger a dit de lui : Comme je disais [à Léautaud] que Victor Hugo était parmi les auteurs que j'ai toujours négligés : « Vous pouvez continuer ».

- L'eau qui ne court pas fait un marais, l'esprit qui ne travaille pas fait un sot.

- Nos chimères sont ce qui nous ressemble le mieux.

- Ce que la fable a inventé, l'histoire le reproduit parfois.

- Ce génie particulier de la femme qui comprend l'homme mieux que l'homme ne se comprend.

- Il faudrait faire pénétrer de toutes parts la lumière dans l'esprit du peuple : car c'est par les ténèbres qu'on le perd.

- Respirer Paris, cela conserve l'âme.

- Faites les hommes heureux, vous les faites meilleurs.

- Le poète en des jours impies vient préparer des jours meilleurs. Il est l'homme des utopies ; les pieds ici, les yeux ailleurs.

- Il y a des gens qui ont une bibliothèque comme les énuques ont un harem.

- Rien n'a l'air plus méchant qu'une tourterelle en colère.

- La musique, c'est du bruit qui pense.

- Je suis une force qui va.

- Les mots sont les passants mystérieux de l'âme.

- La moitié d'un ami, c'est la moitié d'un traître.

- La liberté d'aimer n'est pas moins sacrée que la liberté de penser.

- Aimer, c'est la moitié de croire.

- Chose inouïe, c'est au-dedans de soi qu'il faut regarder le dehors.

- N'applaudissez pas sur les joues d'autrui.

- L'homme a reçu de la nature une clef avec laquelle il remonte la femme toutes les vingt-quatre heures.

- Être contesté, c'est être constaté.

- Je crois ce que je dis, je fais ce que je crois.

- Les diplomates trahissent tout, excepté leurs émotions.

- Les malheureux sont ingrats ; cela fait partie de leur malheur.

- Bénie soit la Providence qui a donné à chacun un joujou : la poupée à l'enfant, l'enfant à la femme, la femme à l'homme, et l'homme au diable.

- En littérature, le plus sûr moyen d'avoir raison, c'est d'être mort.

- Le mariage est une greffe : ça prend bien ou mal.

- La mélancolie, c'est le bonheur d'être triste.

- La religion n'est autre chose que l'ombre portée de l'univers sur l'intelligence humaine.

- Le style est comme le cristal ; sa pureté fait son éclat.

- La suggestion consiste à faire dans l'esprit des autres une petite incision où l'on met une idée à soi.

- Abrutir est un art. Les prêtres des divers cultes appellent cet art Liberté d'enseignement. Ils n'y mettent aucune mauvaise intention, ayant eux-mêmes été soumis à la mutilation d'intelligence qu'ils voudraient pratiquer après l'avoir subie. Le castrat faisant l'eunuque, cela s'appelle l'Enseignement libre.

- Le théâtre doit faire de la pensée le pain de la foule.

- Oh ! Demain c'est la grande chose ! De quoi demain sera-t-il fait ?

- Car le mot, qu'on le sache, est un être vivant.

- Je n'ai plus d'ennemis quand ils sont malheureux.

- Grands hommes ! Voulez-vous avoir raison demain ? Mourez aujourd'hui.

- La plus grande infirmité qui puisse échoir à un esprit faible, c'est de devenir un esprit fort.

- La presse a succédé au catéchisme dans le gouvernement du monde. Après le Pape, le papier.

- Faire des enfants, c'est donner des otages au destin !

- N'imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe.

- Quelle plus misérable et plus pauvre masure, qu'un homme usé, flétri, mort pour l'illusion.

- Celui qui est doux a une puissance singulière qui se compose de la réalité de la force et de l'apparence de la faiblesse.

- Ainsi la paresse est mère. Elle a un fils, le vol, et une fille, la faim.

- Aujourd'hui je suis reine. Autrefois j'étais libre.

- C'est une triste chose de penser que la nature parle et que le genre humain n'écoute pas.

- Et l'on voit de la flamme aux yeux des jeunes gens, mais, dans l'œil du vieillard, on voit de la lumière.

- Il vient une heure où protester ne suffit plus : après la philosophie, il faut l'action.

- La vérité est comme le soleil. Elle fait tout voir et ne se laisse pas regarder.

- Le nom grandit quand l'homme tombe.

- Les montagnes toujours ont fait la guerre aux plaines.

- Mieux vaudrait encore un enfer intelligent qu'un paradis bête.

- Ne rien faire est le bonheur des enfants et le malheur des vieillards.

- Personne ne garde un secret comme un enfant.

- Quand la bouche dit oui, le regard dit peut-être.

- Le chien a son sourire dans sa queue.

- Depuis six mille ans la guerre plaît aux peuples querelleurs, et Dieu perd son temps à faire les étoiles et les fleurs.

- Le savant sait qu'il ignore.

- L'amour maternel : chacun en a sa part et tous l'ont en entier.

- L'homme injuste est celui qui fait des contresens.

- Ce qui fait la beauté d'un rosier fait la laideur d'une femme, avoir beaucoup de boutons.

- L'homme a reçu de la nature une clé avec laquelle il remonte la femme toutes les vingt-quatre heures.

- On résiste à l'invasion des armées, on ne résiste pas à l'invasion des idées.

- On jugerait bien plus sûrement un homme d'après ce qu'il rêve que d'après ce qu'il pense.

- Nul n'ira jusqu'au fond du rire d'un enfant.

- Le poète ne doit avoir qu'un modèle, la nature, qu'un guide, la vérité.

- Nous ne voyons jamais qu'un seul côté des choses...

- Un poète est un monde enfermé dans un homme.

- L'indigestion a été inventée par le Bon Dieu pour faire la morale aux estomacs.

- Le rêve est l'aquarium de la nuit.

- La liberté commence où l'ignorance finit.

- Ne rire jamais de ceux qui souffrent, souffrir quelquefois de ceux qui rient.

- Le poète ne doit avoir qu'un modèle, la nature, qu'un guide, la vérité.

- Croyez pour être forts. Aimez pour être heureux.

- Une âme est plus grande qu'un monde.

- Je suis né pour la première fois à la vie dans les bras de ma mère et je suis né pour la seconde fois à l'amour dans tes bras. La première naissance m'a donné la lumière ; la seconde m'a donné la flamme.

- Un réveil d'enfants, c'est une ouverture de fleurs.

- Ami est quelquefois un mot vide de sens, ennemi, jamais.

- Il y a des gens qui observent les règles de l'honneur, comme on observe les étoiles, de très loin.

- Les morts, se sont les cœurs qui t'aimaient autrefois.

- La raison, c'est l'intelligence en exercice. L'imagination, c'est l'intelligence en érection.

- De quelque moi profond, tout homme est le disciple.

- L'été qui s'enfuit est un ami qui part.

- Toutes nos passions reflètent les étoiles.

- L'âme est le seul oiseau qui soutienne sa cage.

- Ceux qui vivent sont ceux qui luttent.

- La haine c'est l'hiver du cœur.

- La conscience de l’homme, c'est la pensée de Dieu.

- Si vous ne sentez pas que la chose donnée par vous vous manque, vous n'avez rien donné. On ne donne que ce dont on se prive.

- Bien lire l'univers, c'est bien lire la vie.

- Dans "connaître", il y a "naître".

- Dans le premier amour, on prend l'âme bien avant le corps ; plus tard on prend le corps bien avant l'âme, quelquefois on ne prend pas l'âme du tout.

- Quand tout se fait petit, femmes vous restez grandes.

- Les utopies d'aujourd'hui sont les réalités de demain.

- Les règles sont utiles aux talents et nuisibles aux génies.

- Mieux vaut une conscience tranquille qu'une destinée prospère. J'aime mieux un bon sommeil qu'un bon lit.

- Les maîtres d'école sont des jardiniers en intelligences humaines.

- Ma vie est une énigme dont ton nom est le mot.

- Sans cesse le progrès, roue au double engrenage, fait marcher quelque chose en écrasant quelqu'un.

- L'homme est une prison où l'âme reste libre.

- La jeunesse est le sourire de l'avenir devant un inconnu qui est lui-même.

- Rien ne résiste à un acharnement de fourmi.

- Faire rire, c'est faire oublier. Quel bienfaiteur sur la terre, qu'un distributeur d'oubli !

- Celui qui ouvre une porte d'école, ferme une prison.

- La parenthèse est l'île du discours.

- Il n'y a ni mauvaises herbes, ni mauvais hommes. Il n'y a que de mauvais cultivateurs.

- Chaque homme dans sa nuit s'en va vers sa lumière.

- Citoyens, quoi qu'il arrive, aujourd'hui, par notre défaite aussi bien que par notre victoire, c'est une révolution que nous allons faire. De même que les incendies éclairent toute la ville, les révolutions éclairent tout le genre humain. Et quelle révolution ferons-nous ? Je viens de le dire, la révolution du Vrai. Au point de vue politique, il n'y a qu'un seul principe, la souveraineté de l'homme sur lui-même.

- L'enfer est tout entier dans ce mot : solitude.