Jean de LA FONTAINE

- Henry de Montherlant a dit de lui : C'est parce qu'on a découvert qu'il écrivait ses fables avec peine, qu'on pardonne à La Fontaine de les avoir réussies.

- Je me sers d'animaux pour instruire les hommes.

- Propos, conseil, enseignement, rien ne change un tempérament.

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« Fables choisies »

- Apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute (Le Corbeau et le Renard).

- Nous nous pardonnons tout, et rien aux autres hommes (La Besace).

- On se voit d'un autre œil qu'on ne voit son prochain (idem).

- Quiconque a beaucoup vu peut avoir beaucoup retenu (L'Hirondelle et les petits Oiseaux).

- Nous n'écoutons d'instincts que ceux qui sont les nôtres (idem).

- Nous ne croyons le mal que quand il est venu (idem).

- La raison du plus fort est toujours la meilleure (Le Loup et l'Agneau).

- Trompeurs, c'est pour vous que j'écris : attendez-vous à la pareille (Le Renard et la Cigogne).

- Je plie et ne romps pas (Le Chêne et le Roseau).

- À l'œuvre, on connaît l'artisan (Les Frelons et les Mouches à miel).

- Ne faut-il délibérer, la Cour en Conseillers foisonne ; est-il besoin d'exécuter, l'on ne rencontre plus personne (Conseil tenu par les Rats).

- Entre nos ennemis les plus à craindre sont souvent les plus petits (Le Lion et le Moucheron).

- Il ne faut point agir chacun de même sorte (L'Âne chargé d'éponges et l'Âne chargé de sel).

- Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage (Le Lion et le Rat).

- De celui-ci contentez-vous, de peur d'en rencontrer un pire (Les Grenouilles qui demandent un roi).

- En toute chose, il faut considérer la fin (Le Renard et le Bouc).

- C'est double plaisir de tromper le trompeur (Le Coq et le Renard).

- De loin c'est quelque chose, et de près ce n'est rien (Le Chameau, et les Bâtons flottants).

- Ne forçons point notre talent, nous ne ferions rien avec grâce (L'Âne et le petit Chien).

- Belle tête, mais de cervelle point (Le Renard et le Buste).

- Il n'est, je le vois bien, si poltron sur la terre qui ne puisse trouver un plus poltron que soi (Le Lièvre et les Grenouilles).

- La ruse la mieux ourdie peut nuire à son inventeur ; et souvent la perfidie retourne sur son auteur (La Grenouille et le Rat).

- Deux sûretés valent mieux qu'une, et le trop en cela ne fut jamais perdu (Le Loup, la Chèvre, et le Chevreau).

- Hélas ! que sert la bonne chère quand on n'a pas la liberté ? (Le Cheval s'étant voulu venger du Cerf).

- Quel que soit le plaisir que cause la vengeance, c'est l'acheter trop cher, que l'acheter d'un bien sans qui les autres ne sont rien (idem).

- Ne t'attends qu'à toi seul (L'Alouette et ses Petits, avec le Maître d'un champ).

- Il est assez de geais à deux pieds comme lui, qui se parent souvent des dépouilles d'autrui, et que l'on nomme plagiaires (Le Geai paré des plumes du Paon).

- L'usage seulement fait la possession (L'Avare qui a perdu son trésor).

- Qu'on dise quelque chose, ou qu'on ne dise rien ; j'en veux faire à ma tête. Il le fit, et fit bien (Le Meunier, son Fils, et l'Âne).

- Petit poisson deviendra grand, pourvu que Dieu lui prête vie (Le petit Poisson et le Pêcheur).

- Un Tiens vaut, ce dit-on, mieux que deux Tu l'auras : l'un est sûr, l'autre ne l'est pas (idem).

- Ne nous associons qu'avec nos égaux (Le Pot de terre et le Pot de fer).

- Travaillez, prenez de la peine : c'est le fond qui manque le moins (Le Laboureur et ses Enfants).

- L'avarice perd tout en voulant tout gagner (La Poule aux Œufs d'or).

- Ceci s'adresse à vous, esprits du dernier ordre, qui n'étant bons à rien cherchez surtout à mordre (Le Serpent et la Lime).

- Il ne se faut jamais moquer des misérables : car qui peut s'assurer d'être toujours heureux ? (Le Lièvre et la Perdrix).

- Nous faisons cas du beau, nous méprisons l'utile ; et le beau souvent nous détruit (Le Cerf se voyant dans l'eau).

- Il ne faut jamais vendre la peau de l'Ours qu'on ne l'ait mis par terre (L'Ours et les deux Compagnons).

- Garde-toi, tant que tu vivras, de juger des gens sur la mine (Le Cochet, le Chat, et le Souriceau).

- Il est bon d'être charitable ; mais envers qui ? c'est là le point (Le Villageois et le Serpent).

- En ce monde il se faut l'un l'autre secourir (Le Cheval et l'Âne).

- Aide-toi, le Ciel t'aidera (Le Chartier embourbé).

- Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir (Les Animaux malades de la Peste).

- Rien ne sert de courir ; il faut partir à point (Le Lièvre et la Tortue).

- Vous savez que nul n'est prophète en son pays : cherchons notre aventure ailleurs (L'Homme qui court après la Fortune, et l'Homme qui l'attend dans son lit).

- Les plus accommodants ce sont les plus habiles : on hasarde de perdre en voulant trop gagner (Le Héron).

- Gardez-vous de rien dédaigner ; surtout quand vous avez à peu près votre compte (idem).

- Ne soyez à la cour, si vous voulez y plaire, ni fade adulateur, ni parleur trop sincère ; et tâchez quelquefois de répondre en Normand (La Cour du Lion).

- Ainsi certaines gens, faisant les empressés, s'introduisent dans les affaires : ils font partout nécessaires, et, partout importuns, devraient être chassés (Le Coche et la Mouche).

- Messieurs les courtisans, cessez de vous détruire : faites si vous pouvez votre cour sans vous nuire (Le Lion, le Loup, et le Renard).

- Que ceux qui n'ont du monde aucune expérience sont aux moindres objets frappés d'étonnement : et puis nous y pouvons apprendre, que tel est pris qui croyait prendre (Le Rat et l'Huître).

- Rien n'est si dangereux qu'un ignorant ami ; mieux vaudrait un sage ennemi (L'Ours et l'Amateur des jardins).

- Il se faut entraider, c'est la loi de nature (L'Âne et le Chien).

- On perd du temps au choix, on tente, on veut tout faire. N'en ayons qu'un, mais qu'il soit bon (Le Chat et le Renard).

- Imprudence, babil, et sotte vanité, et vaine curiosité, ont ensemble étroit parentage. Ce sont enfants tous d'un lignage (La tortue et les deux Canards).

- L'on ne doit jamais avoir de confiance en ceux qui sont mangeurs de gens (Les Poissons et le Cormoran).

- Le trop d'attention qu'on a pour le danger fait le plus souvent qu'on y tombe (Le Renard et les Poulets d'Inde).

- Que de tout inconnu le Sage se méfie (Le Renard, le Loup, et le Cheval).

- Et chacun croit fort aisément ce qu'il craint et ce qu'il désire (Le Loup et le Renard).

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- Le cœur fait tout, les reste est inutile.

- On a souvent besoin d'un plus petit que soi.

- L'absence est le plus grand des maux (Les Deux Pigeons).

- L'absence est aussi bien un remède à la haine qu'un appareil contre l'amour.

- Amour, amour, quand tu nous tiens, on peut bien dire : "Adieu prudence !" (Le Lion amoureux).

- Ni l'or ni la grandeur ne nous rendent heureux (Philémon et Baucis)

- Chacun a son défaut, où toujours il revient (L'Ivrogne et sa femme)

- On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter (L'Horoscope)

- Plus fait douceur que violence (Phébus et Borée)

- Deux coqs vivaient en paix, une poule survint... (Les Deux Coqs)

- Ventre affamé n'a point d'oreilles (Le Milan et le Rossignol)

- Hélas ! on voit que de tout temps les petits ont pâti des sottises des grands (Les Deux Taureaux et une Grenouille)

- Ne soyons pas si difficiles : les plus accommodants, ce sont les plus habiles (Le Héron)

- Les délicats sont malheureux, rien ne saurait les satisfaire.

- Il n'est pour voir que l'œil du maître (L'Œil du maître)

- La mort ne surprend point le sage : il est toujours prêt à partir (La Mort et le Mourant)

- Il est bon de parler, et meilleur de se taire ; mais tous deux sont mauvais alors qu'ils sont outrés (L'Ours et l'Amateur des jardins)

- Les gens sans bruit sont dangereux : il n'en est pas ainsi des autres (Le Torrent et la Rivière)

- Aimez, aimez, tout le reste n'est rien (Les Amours de Psyché et de Cupidon)

- D'un magistrat ignorant c'est la robe qu'on salue (L'Âne portant des reliques)

- La jeunesse se flatte, et croit tout obtenir ; la vieillesse est impitoyable (Le Vieux Chat et la Jeune Souris)

- Laissez dire les sots : le savoir a son prix (L'Avance de la Science)

- Mais les ouvrages les plus courts sont toujours les meilleurs (Les Lapins)

- Pour vous mieux contempler, demeurez au désert (Le Juge arbitre)

- Sur les ailes du Temps, la tristesse s'envole (La Jeune Veuve)

- Plutôt souffrir que mourir, c'est la devise des hommes (La Mort et le Bûcheron)

- Il est impossible de satisfaire et le monde et son père.

- De sa vie il fit deux parts, qu'il passa, l'une à dormir, et l'autre à ne rien faire.

- Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire (Les Deux Aventuriers et le talisman)

- À femme avare galant escroc.

- La douleur est toujours moins forte que la plainte.

- Il est bien malaisé de régler ses désirs.