Marcel PROUST

- Paul Claudel a dit de lui : Proust dépeint des actions au ralenti, c'est-à-dire littéralement décomposées, par conséquent faussées.

- Il est vraiment rare qu'on se quitte bien, car si on était bien, on ne se quitterait pas.

- L'amour, c'est l'espace et le temps rendus sensibles au cœur.

- On devient moral dès qu'on est malheureux.

- Il vaut mieux rêver sa vie que la vivre, encore que la vivre, ce soit encore la rêver.

- L'adolescence est le seul temps où l'on ait appris quelque chose.

- L'amour est un exemple frappant du peu qu'est la réalité pour nous.

- On n'aime que ce qu'on ne possède pas tout entier.

- Ceux qui souffrent par l'amour sont, comme on le dit de certains malades, leur propre médecin.

- L'amour est inguérissable.

- La preuve qu'il est trop aimé dispense à tout jamais d'aimer assez celui qui la reçoit.

- Laissons les jolies femmes aux hommes sans imagination.

- Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme.

- Tout comme l'avenir, c'est grain par grain qu'on goûte le passé.

- Il ne faut jamais avoir peur d'aller trop loin car la vérité est au-delà.

- Les chefs-d'œuvre de l'art ne sont que les épaves du naufrage des grandes intelligences.

- Les paradoxes d'aujourd'hui sont les préjugés de demain.

- L'essence de l'amour c'est la jalousie. Mais l'essence de la jalousie c'est la jalousie rétrospective.

- Les vrais paradis sont les paradis qu'on a perdus.

- On est impuissant à trouver du plaisir quand on se contente de le chercher.

- Le désir fleurit, la possession flétrit toutes choses.

- On ne reçoit pas la sagesse, il faut la découvrir soi-même, après un trajet que personne ne peut faire pour nous, ne peut nous épargner.

- Dans l'attente on souffre tant de l'absence de ce qu'on désire qu'on ne peut supporter une autre présence.

- Un nom, c'est bien souvent tout ce qui reste pour nous d'un être, non pas même quand il est mort, mais de son vivant.

- L'ambition enivre plus que la gloire.

- Les femmes réalisent la beauté sans la comprendre.

- Nous ne savons jamais si nous ne sommes pas en train de manquer notre vie.

- La constance d'une habitude est d'ordinaire en rapport avec son absurdité.

- Les femmes sont les instruments interchangeables d'un plaisir toujours identique.

- Ce qu'il y a d'admirable dans le bonheur des autres, c'est qu'on y croit.

- Notre personnalité sociale est une création de la pensée des autres.

- Il n'y avait pas d'anormaux quand l'homosexualité était la norme.

- Le bonheur est salutaire pour les corps, mais c'est le chagrin qui développe les forces de l'esprit.

- Le style, pour l'écrivain aussi bien que pour le peintre, est une question non de technique mais de vision.

- Dire que j'ai gâché des années de ma vie, que j'ai voulu mourir, que j'ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n'était pas mon genre !

- Il semble que le goût des livres croisse avec l'intelligence.

- Un peu d'insomnie n'est pas inutile pour apprécier le sommeil.

- Plus le désir avance, plus la possession véritable s'éloigne. De sorte que si le bonheur, ou du moins l'absence de souffrance, peut être trouvé, ce n'est pas la satisfaction mais la réduction progressive, l'extinction finale du désir qu'il faut chercher.

- Il est rare qu'un bonheur vienne justement se poser sur le désir qui l'avait réclamé.

- Il n'y a pas de réussite facile ni d'échecs définitifs.

- Chacun appelle "idées claires" celles qui sont au même degré de confusion que les siennes propres.

- Il est peu et de réussites faciles, et d'échecs définitifs.

- Les plats se lisent et les livres se mangent.

- La générosité n’est souvent que l’aspect intérieur que prennent nos sentiments égoïstes quand nous ne les avons pas encore nommés et classés.

- Le regret est un amplificateur du désir.

- Passé un certain âge, la mort de nos proches est la seule manière dont nous prenons agréablement conscience de notre existence.

- Mais puisque je savais maintenant que je ne pouvais rien atteindre de plus que des plaisirs frivoles, à quoi bon me les refuser ?

- Il est doux à tout âge de se laisser guider par la fantaisie.

- L'homme n'est pas fait pour travailler et la preuve, c'est que ça le fatigue.

- L'art véritable n'a que faire de proclamations et s'accomplit dans le silence.

- Le plaisir de l'habitude est souvent plus doux encore que celui de la nouveauté.

- Il y a quelque chose de plus difficile encore, que de s'astreindre à un régime, c'est de ne pas l'imposer aux autres.