Jean-Jacques ROUSSEAU

- André Gide a dit de lui : Nombre des arguments de Rousseau sont d'une déconcertante ineptie. Et néanmoins, comme il est sûr de son affaire !

- Henry de Montherlant a dit de lui : Il y a dans Rousseau quelque chose de malsain, quelque chose qui sent la dent gâtée et le lait aigri. [...]

- C'est une prévoyance très nécessaire de sentir qu'on ne peut tout prévoir.

- Vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la terre n'est à personne.

- Toute méchanceté vient de faiblesse ; l'enfant n'est méchant que parce qu'il est faible.

- La conscience ne trompe jamais ; elle est le vrai guide de l'homme : elle est à l'âme ce que l'instinct est au corps.

- Si c'est la raison qui fait l'homme, c'est le sentiment qui le conduit.

- J'ai dit des vérités aux hommes ; ils les ont mal prises ; je ne dirai plus rien.

- Nos passions sont les principaux instruments de notre conservation : c'est donc une entreprise aussi vaine que ridicule de vouloir les détruire.

- L'homme est né libre et partout il est dans les fers.

- À moins qu'une belle femme ne soit un ange, son mari est le plus malheureux des hommes.

- Généralement, les gens qui savent peu parlent beaucoup, et les gens qui savent beaucoup parlent peu.

- La jeunesse est le temps d'étudier la sagesse ; la vieillesse est le temps de la pratiquer.

- Pour connaître les hommes, il faut les voir agir.

- Le plus lent à promettre est toujours le plus fidèle à tenir.

- Les hommes se sont donné des chefs pour défendre leur liberté.

- Fais à autrui comme tu veux qu'on te fasse.

- L'homme n'est point fait pour méditer, mais pour agir.

- L'homme qui a le plus vécu n'est pas celui qui a compté le plus d'années, mais celui qui a le plus senti la vie.

- On n'est curieux qu'à proportion qu'on est instruit.

- On jouit moins de ce qu'on obtient que de ce qu'on espère.

- Il faut rougir de faire une faute, et non de la réparer.

- Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir.

- Les lois sont toujours utiles à ceux qui possèdent et nuisibles à ceux qui n'ont rien.

- L'estime de soi-même est le plus grand mobile des âmes fières.

- Je ne sais rien voir de ce que je vois ; je ne vois bien que ce que je me rappelle, et je n'ai de l'esprit que dans mes souvenirs.

- On veut toujours son bien, mais on ne le voit pas toujours.

- Les enfants flattent quelquefois les vieillards, mais ils ne les aiment jamais.

- Je hais les livres ; ils n'apprennent qu'à parler de ce qu'on ne sait pas.

- J'ai toujours remarqué que les gens faux sont sobres, et la grande réserve de la table annonce assez souvent des mœurs feintes et des âmes doubles.

- Je sens mon cœur et je connais les hommes. Je ne suis fait comme aucun de ceux que j'ai vus ; j'ose croire n'être fait comme aucun de ceux qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins suis-je autre...

- Il faut avoir déjà beaucoup appris de choses pour savoir demander ce qu'on ne sait pas.

- La conscience est la voix de l'âme, les passions sont la voix du corps.

- Je connais trop les hommes pour ignorer que souvent l'offensé pardonne mais que l'offenseur ne pardonne jamais.

- Suffit-il de n'être jamais injuste pour être toujours innocent ?

- Le bonheur est un état trop constant et l'homme un être trop muable pour que l'un convienne à l'autre.

- Le bonheur, c'est un bon compte en banque, une bonne cuisinière et une bonne digestion.

- Quel était donc ce bonheur et en quoi consistait sa jouissance ? Le précieux far niente fut la première et la principale de ces jouissances que je voulus savourer dans toute sa douceur...

- La nature a fait l'homme heureux et bon, mais la société le déprave et le rend misérable.

- L'espèce de bonheur qu'il me faut, ce n'est pas tant de faire ce que je veux, que de ne pas faire ce que je ne veux pas.

- Rien n'existe que par celui qui est.

- Je sais et je sens que faire du bien est le plus vrai bonheur que le cœur humain puisse goûter.

- Les hommes disent que la vie est courte, et je vois qu'ils s'efforcent de la rendre telle.

- Moins un culte est raisonnable, plus on cherche à l'établir par la force.

- Mes plus petites fautes sont intervenues par omission : j'ai rarement fait ce que je ne devais pas faire, mais malheureusement j'ai fait encore plus rarement ce que je devais faire.

- Le vrai talent, le vrai génie a une certaine simplicité qui le rend moins inquiet, moins remuant, moins prompt à se montrer, qu'un apparent et faux talent, qu'on prend pour véritable, et qui n'est qu'une vaine ardeur de briller, sans moyens pour y réussir.

- C'est en vain qu'on cherche au loin son bonheur quand on oublie de le cultiver soi-même.

- Tout homme est utile à l'humanité par cela seul qu'il existe.

- La liberté consiste moins à faire sa volonté qu'à ne pas être soumis à celle d'autrui.

- L'âme du gourmand est toute dans son palais.

- Il y a des visages plus beaux que le masque qui les couvre.

- Chaque âge, chaque état de la vie a sa perfection convenable, sa sorte de maturité qui lui est propre.

- En ce qu'ils ont de commun, les deux sexes sont égaux ; en ce qu'ils ont de différent, ils ne sont pas comparables.

- Il ne faut point refuser pour refuser, mais pour faire valoir ce qu'on accorde.

- Quand un peuple ne défend plus ses libertés et ses droits, il devient mûr pour l’esclavage.