Charles SAINTE-BEUVE

- Dis-moi qui t'admire et je te dirai qui tu es.

- Une grande aversion présente est souvent le seul signe d'un grand amour passé.

- Moins on parle, et bien souvent mieux on pense.

- Une laide est plutôt coquette qu'une belle ; elle agace les hommes et l'autre les attend.

- Ce n'est pas mépriser assez certaines gens que de dire tout haut qu'on les méprise. Le silence seul est le souverain mépris.

- Ceux qui ont le don de la parole et qui sont orateurs ont en main un grand instrument de charlatanisme : heureux s'ils n'en abusent pas.

- Connaître à fond, et tel qu'il est, un être humain et l'aimer, c'est impossible.

- Les vieux amis sont comme les vieux vins qui, en perdant de leur verdeur et de leur montant, gagnent en chaleur suave.

- Je suis arrivé dans la vie à l'indifférence complète. Que m'importe, pourvu que je fasse quelque chose le matin et que je sois quelque part le soir ! - Un travail quelconque et une distraction quelconque, c'est assez.

- Quel est donc le mystère de la vie ! Elle devient plus difficile et on la sent qui se complique davantage à mesure qu'on avance et qu'elle semble plus dépouillée et plus vive.

- La critique [...], c'est le plaisir de connaître les esprits, non de les régenter.

- La nature veut qu'on jouisse de la vie le plus possible, et qu'on meure sans y penser. Le christianisme a retourné cela.

- Ce que je fais, c'est de l'histoire naturelle littéraire.

- Mieux vaut [...] une passion éperdument manifeste qu'un amour caché.

- La nature donne le génie ; la société, l'esprit ; les études, le goût.

- Dans les critiques que nous faisons, nous jugeons encore moins les autres que nous ne nous jugeons nous-mêmes.

- Mieux vaut lire un homme que dix livres.

- Vieillir est ennuyeux mais c'est le seul moyen que l'ont ait trouvé de vivre longtemps.

- Il en est de la pointe de l'esprit comme d'un crayon, il faut recommencer à le tailler sans cesse.