Divers (2)
Je viens de finir de lire "Le premier amour", un livre de Francesco Alberoni (Célèbre psychosociologue italien, professeur à l'université de Milan), Le Grand Livre du Mois 1999.
Ci-dessous, quelques phrases extraites de ce livre :
- Pour accepter un nouveau milieu, l'être
humain a besoin d'une personne qui l'accueille, qui le rassure.
Qui lui donne l'impression d'être aimé. Cette personne représente
la porte qui lui permet d'entrer dans le nouveau monde.
- L'énamourement n'éclate que si l'on estime qu'il a une chance
d'être partagé.
- La tendance normale est d'avoir envie d'être aimé de retour.
- La faculté de tomber amoureux est une propriété de l'être
humain. La séduction est un héritage qui nous vient directement
des animaux.
- Nous pouvons aimer celui qui ne nous aime pas, qui nous
maltraite. L'amitié, au contraire, s'édifie petit à petit sur
le terrain solide de la connaissance, de la confiance attestée.
- Le sentiment amoureux nous entraîne là où la raison nous déconseille
d'aller.
- L'enfant a un comportement égocentrique. Il est persuadé que
l'autre désire la même chose que lui, et s'il éprouve de la
sympathie pour un camarade, il va l'approcher sans aucune
inhibition.
- La timidité est une défense de l'enfant vis-à-vis de celui
qu'il aime, tandis que la honte le protège de ceux qui
pourraient le critiquer.
- Pour qu'il y ait jalousie, il ne suffit pas qu'il y ait un
rival. Il faut que la personne aimée prenne le parti de celui-ci,
se laisse fasciner par lui et le préfère à nous. La jalousie
est un vol ou l'objet du vol est complice du voleur.
- La jalousie envers les parents ou les frères et surs
peut créer des blessures très fortes chez les enfants. Elle
peut engendrer des comportements pathologiques tels que énurésie
nocturne, perte d'appétit, apathie, dépression.
- Le grand amour nous fait oublier notre orgueil, notre pouvoir,
notre suffisance, parce que nous savons que nous ne pouvons pas
obtenir de force l'amour de notre aimé.
- Le schéma de la naissance se reproduit systématiquement. L'individu
qui grandit ne peut plus rester dans l'espace étroit où il a vécu
jusqu'à présent. Peu à peu surgit en lui l'impulsion irrépressible
de s'échapper. Lorsque enfin il se retrouve à l'extérieur, il
éprouve un sentiment de peur, mais aussi de libération.
- L'amour, qu'il soit synonyme de joie ou de souffrance, c'est ce
que nous éprouvons sur le moment.
- Nous tombons amoureux lorsque nous commençons à nous sentir
prisonniers de nos vieux attachements. Nous sommes alors animés
d'un grand élan vital qui nous incite à rechercher la nouveauté.
- Avouer son amour semble toujours une montagne infranchissable
jusqu'à ce qu'on saute le pas, et qu'on s'aperçoive alors que
ce n'était qu'une marche.
- En croyant à chaque fois que nous avons rencontré l'amour de
notre vie, nous nous bornons en réalité à choisir une personne
qui nous accompagnera pendant un bout de chemin, le temps d'un
voyage parmi d'autres.
- À chaque passage vital, à chaque changement, nous faisons
tout pour oublier et dévaloriser nos amours passées, quand bien
même elles ont été intenses et importantes.
- Seul l'amour partagé, le grand amour, guérit la douleur, le désir,
la rancur et l'envie de vengeance qui sont restés
emprisonnés à l'intérieur de nous après une grande déception.
- Lorsqu'on s'aime vraiment, on n'a pas besoin de passer son
temps à se demander si on est fait l'un pour l'autre, si on peut
continuer. On s'aime et c'est tout.
- Les êtres tombent amoureux lorsqu'ils entament une nouvelle
phase de leur vie, lorsqu'ils entrent dans un nouveau monde, dans
un nouveau contexte social.
- On ne tombe pas amoureux selon son bon plaisir, et même avec
la meilleure volonté on ne peut pas se forcer à aimer quelqu'un.
- En amitié les adultes ne parviennent jamais à se départir
totalement de réserve, de médisance, d'envie, d'un réflexe qui
les pousse à peser ce qu'ils donnent et ce qu'ils reçoivent.
- Ne tombe amoureux que celui qui est doté de force vitale, d'élan
vital, celui qui veut créer et construire.
- L'amour qui mesure, l'amour qui tient le compte des désirs, de
ce qui est donné et reçu, n'est rien.
Un autre livre : "Cette famille qui vit en nous", de Chantal Rialland (Psychothérapeute, psychogénéalogiste, diplômée de l'Université de Paris VII en sciences humaines cliniques), Le Grand Livre du Mois 1999.
Ci-dessous, quelques phrases extraites de ce livre :
- Il faut beaucoup de courage et de conscience pour ne pas faire de son enfant "sa chose" et accepter qu'il parte après avoir sollicité tant d'amour, de soins, de patience.
- La voie du véritable amour, désintéressé celui-là, est un long chemin initiatique que seuls quelques-uns entreprennent de parcourir.
- L'éducation idéale consisterait à découvrir son enfant sans référence, le considérant comme une personnalité à part entière et à l'aider à se développer selon ses aptitudes réelles, ses goûts réels, ses désirs réels.
- L'aventure d'une vie humaine, c'est avant tout l'aventure de la conscience. Plus nous devenons conscients, plus nous devenons libres. Plus nous choisissons notre vie au lieu d'obéir à nos programmations, plus nous épanouissons notre être unique, indépendant, autonome. Plus nous sommes épanouis, plus nous épanouissons les autres.
- Ce qui nous a fait souffrir dans notre enfance et souvent jusqu'à maintenant n'a, dans la plupart des cas, rien à voir avec nous.
- Les identifications que nous faisons au couple de nos parents constituent une phase déterminante de la construction de notre psychisme.
- L'enfant que nous sommes prend comme modèle, comme seule et unique vérité, le type de rapports que nos parents ont entre eux.
- Pour être homme, il faut travailler loin de sa famille, il faut divorcer, il faut être célèbre.
- Notre enfance et notre adolescence appartiennent au passé. Il nous est impossible de changer notre histoire. Ce que nous pouvons transformer, c'est notre attitude intérieure par rapport à cette histoire, nos points de vue sur nous-mêmes, notre famille, et par conséquent les séquelles négatives de notre psychogénéalogie.
- Un jour, il faut bien enfin accepter que nos parents n'aient pas été des dieux, mais de simples humains. Ils ont fait ce qu'ils ont pu en fonction de leur propre névrose familiale.
- Renaître, c'est apprendre à nous connaître, à être nous-mêmes au présent, à prendre en charge nos désirs, nos aspirations réelles.
- S'aimer, c'est être en harmonie avec soi. Cela n'a rien d'égoïste, car ce n'est qu'à cette condition que l'on peut véritablement aimer les autres.
- S'aimer en tant qu'être sexué, c'est se découvrir tel que l'on est, avec ses attirances, ses désirs, ses fantasmes.
- La sexualité, c'est aussi la sensualité, le jeu, la créativité, l'imagination.
- La jalousie, c'est toujours une comparaison et une dévalorisation de soi.
- Être en paix avec son intellect, c'est chercher ce que l'on aime vraiment, ce qui nous intéresse, c'est oser expérimenter, c'est rendre possible ce que l'on croyait impossible.
- Le travail d'un psychothérapeute compétent est d'aider la patient à trouver lui-même la solution qu'il porte en lui.
- Une personne qui débute un travail sur soi commence à prendre sa vie en main. Elle n'est plus victime de ce que l'on appelle le hasard ou les événements ; elle sent intuitivement qu'elle est responsable de ce qui lui arrive, qu'elle y est pour quelque chose. C'est déjà le début de la renaissance.
- Si nos parents ont agi ainsi avec nous, c'est qu'eux-mêmes étaient prisonniers de leur vécu familial douloureux. Comprendre qu'il s'agit d'une chaîne de malheurs que nous sommes en mesure de rompre pour nous et nos enfants fait de nous des êtres libérés.
- Il ne suffit pas de connaître les causes de sa souffrance, il faut renaître à soi-même et au bonheur de vivre.
Mise à jour le : 21 mai 2001